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La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

Titel: La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)
Autoren: Walter Scott
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Qu’avons-nous de commun avec l’honneur ? s’écria Simon Glover ; si tu veux rester à mon service songe à l’honnêteté, et laisse l’honneur à ces fanfarons extravagans qui portent des éperons aux talons et du fer sur leurs épaules. Si tu veux te charger d’une pareille garniture et t’en servir, à la bonne heure ; mais ce ne sera ni chez moi, ni en ma compagnie.
    Cette réprimande parut animer la colère de Conachar, au lieu de la calmer. Mais un signe de Catherine, si le léger mouvement qu’elle fit en levant son petit doigt était véritablement un signe, produisit sur le jeune homme plus d’effet que les reproches de son maître courroucé. Il perdit sur-le-champ l’air martial qui lui semblait naturel, et redevint l’humble apprenti d’un bourgeois paisible.
    Ils furent bientôt joints par un jeune homme portant un manteau qui lui couvrait une partie du visage ; c’était l’usage adopté souvent par les galans de ce temps quand ils ne voulaient pas être connus, et qu’ils sortaient pour chercher des aventures. Il semblait, en un mot, un homme qui pouvait dire à ceux qui l’entouraient : – Je désire en ce moment ne pas être connu ; je ne veux pas qu’on m’applique mon nom ; mais, comme je ne suis responsable de mes actions qu’à moi-même, je ne garde l’incognito que par forme, et je me soucie fort peu que vous me reconnaissiez ou non. Il s’approcha de Catherine, qui tenait le bras de son père, et ralentit le pas, comme pour les accompagner.
    – Bonjour, brave homme.
    – J’en dis autant à Votre Honneur, et je vous remercie. Puis-je vous prier de continuer votre chemin ? Nous marchons trop lentement pour Votre Seigneurie, et notre société est trop humble pour le fils de votre père.
    – C’est ce dont le fils de mon père doit être le meilleur juge, vieillard ; mais j’ai à vous parler d’affaires, ainsi qu’à la belle sainte Catherine que voici, et qui est la plus aimable et la plus cruelle de toutes les saintes du calendrier.
    – Sauf votre respect, milord, je vous ferai observer que c’est aujourd’hui la veille de saint Valentin, et que par conséquent ce n’est pas le moment de parler d’affaires. Votre Honneur peut m’envoyer ses ordres par un valet demain matin, d’aussi bonne heure qu’il lui plaira.
    – Il n’y a pas de temps comme le moment présent, répondit le jeune homme, qui semblait être d’un rang à se dispenser de toute cérémonie ; je désire savoir si vous avez, fini le pourpoint de buffle que j’ai commandé il y a quelque temps ; et je vous prie de me dire, belle Catherine, ajouta-t-il en baissant la voix, si vos jolis doigts se sont occupés à le broder, comme vous me l’avez promis. Mais je n’ai pas besoin de vous le demander, car mon pauvre cœur a senti la piqûre de chaque coup d’aiguille que vous avez donné au vêtement qui doit le couvrir. Cruelle, comment pouvez-vous tourmenter un cœur qui vous chérit si tendrement ?
    – Permettez-moi de vous en supplier, milord, cessez un pareil langage ; il ne vous convient pas de me l’adresser, et je ne dois pas l’écouter. Nous sommes d’un rang obscur, mais honnête, et la présence d’un père devrait mettre sa fille à l’abri d’entendre de semblables propos, même dans la bouche de Votre Seigneurie.
    Catherine parlait si bas, que ni son père ni Conachar ne pouvaient entendre ce qu’elle disait.
    – Eh bien, tyran, répondit le galant persévérant, je ne vous persécuterai pas plus long-temps, pourvu que vous me promettiez que je vous verrai demain matin à votre fenêtre à l’instant où le soleil se montrera au-dessus de la montagne du côté de l’orient, et que vous me donnerez ainsi le droit d’être votre Valentin pendant toute l’année.
    – Je n’en ferai rien, milord ; il n’y a qu’un moment que mon père me disait que les faucons, et encore moins les aigles, ne s’apparient pas avec l’humble linotte. Cherchez quelque dame de la cour, à qui vos attentions feront honneur ; quant à moi, Votre Seigneurie doit me permettre de lui dire la vérité avec franchise, elles ne peuvent que me faire du déshonneur.
    Tout en parlant ainsi, ils arrivèrent à la porte de l’église.
    – J’espère, milord, dit Simon, que vous nous permettrez ici de prendre congé de vous. Je sais parfaitement que les tourmens et les inquiétudes que vos fantaisies peuvent causer à des gens de notre classe ne sont pas capables de
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