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La grande Chasse

La grande Chasse

Titel: La grande Chasse
Autoren: Heinz Knoke
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la mobilisation général. La guerre est imminente.
    Dans notre vieux lycée, on forme un bataillon de réserve. Les autres écoles de la ville sont également réquisitionnées, les deux casernes étant insuffisantes pour recevoir tous les soldats. Déjà le gris-vert des uniformes domine dans les rues.
    29 août 1939.
    Je viens d'être avisé de mon inscription définitive sur les listes de la Luftwaffe. Probablement, je serai appelé avant la date normale. Tous mes camarades de classe se sont engagés comme volontaires. Le soir, la plupart d'entre eux ont déjà revêtu l'uniforme.
    30 août 1939.
    Cet après-midi, à la gare des marchandises, a eu lieu l'embarquement des premiers bataillons de marche Les trains, ornés de fleurs, partent en direction de l'est. Les visages sont graves. J'aperçois quelques camarades du lycée. Qu'ils paraissent jeunes, beaucoup trop jeunes, sous ce casque sévère ! A l'exception d'un seul, ils semblaient très gais.
    Je ne les ai jamais revus.
    1er septembre 1939.
    Ce matin, à 5 heures 49, les troupes allemandes ont franchi la frontière polonaise.
    C'est la guerre !
    ... et la fin de mes dernières vacances de jeunesse.
    5 septembre 1939.
    Avant-hier, Göring a annoncé la création de la Défense Passive. Hier, la Grande-Bretagne et la France nous ont déclaré la guerre. Aujourd'hui, les sirènes lancent pour la première fois leur ululement sinistre sur les vieux toits de Hamelin. Des bombardiers britanniques attaquent les estuaires du golfe d'Allemagne [1] .
    11 septembre 1939.
    Ce matin, mon père est parti pour la Pologne avec un groupe mobile de police.
    A Wangerroge, une des îles de la Frise, ma soeur est bien placée pour observer l'activité intense de l'aviation anglaise.
    A la maison, la vie est devenue très calme. Ma mère et moi sommes seuls. Bientôt, je partirai à mon tour...
    En Pologne, la guerre touche à sa fin. Le 8 septembre a eu lieu la chute de Varsovie. L'armée polonaise se désagrège rapidement. Peut-être serons-nous de nouveau réunis à la Noël, autour de l'arbre ?
    Cette fois, c'est moi qui ai sollicité mon appel anticipé. La grande aventure de la guerre exerce sur moi un attrait mal défini, certes, mais étrangement puissant. Je crains que tout ne se termine sans que je puisse dire : « J'y étais, moi aussi ! ». Bien entendu, on me répond que mon tour viendra. C'est plutôt vague.
    27 septembre 1939.
    Je viens de passer mon baccalauréat. Ce matin, on m'a remis mon diplôme. J'ai dit adieu au lycée, cette « boîte » tant maudite et tant aimée. J'ai pris congé de ce cher vieux Tribius. Il a passé l'éponge sur l'affront que je lui avais fait en séchant ses cours de biologie et de maths. Longuement, affectueusement, il m'a serré la main, en me souhaitant bonne chance. Hier, nous avons appris la mort de deux lycéens — les premiers. Ils sont tombés au cours des combats autour de Radom.
    30 octobre 1939.
    Enfin, ça y est ! J'ai reçu ma feuille. Je dois me présenter le 15 novembre, à la caserne du 11eme régiment d'instruction de la Luftwaffe, stationné à Schoenwalde, près de Berlin.
    La campagne de Pologne est terminée. A l'ouest, le long de la ligne Siegfried, tout est relativement calme. Seuls nos avions accomplissent quotidiennement un certain nombre de missions.
    Arriverai-je à temps pour faire, moi aussi une sortie offensive ?
    13 novembre 1939.
    Que ces deux semaines m'ont semblé longues, fastidieuses, exaspérantes ! Jamais encore, je n'ai été aussi impatient. Dans quarante-huit heures, je serai soldat.
    Cette journée est la dernière que je passe à la maison. Ma mère parle de tout et de n'importe quoi, sauf de mon départ. Elle a astiqué ma valise. A présent, elle s'occupe de mon linge. Soigneusement, elle marque mes chemises, mes tricots, mes chaussettes. Je regarde ses cheveux qui commencent à blanchir. Maman... dire que je n'étais jamais tendre et affectueux, comme tu l'aurais sans doute voulu. Demain, tu auras tant de chagrin...
    14 novembre 1939.
    A midi, j'ai quitté Hameln. Sur le quai de la gare, ma mère et Anne agitaient leurs mouchoirs trempés de larmes. Ce soir, à Berlin, je vivrai mes dernières heures de civil.
    15 novembre 1939.
    A 15 h 15, je pénètre dans le « quartier » de Schoenwalde, occupé par le 11eme régiment d'instruction de la Luftwaffe Au bureau de la 4e compagnie, un adjudant bourru raie mon nom sur la liste, puis, avec des ronds et des déliés, l'ajoute sur
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