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Interdit

Interdit

Titel: Interdit
Autoren: Elizabeth Lowell
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silencieuse.
    — Bon Dieu, marmonna-t-il, pourquoi êtes-vous si
    difficile ?
    — Bon Dieu, répliqua-t-elle, pourquoi êtes-vous si
    borné !
    Surpris par la colère inhabituelle d’Ambre, il la regarda,
    ahuri.
    — Connaissez-vous le nom de cet homme ?
    demanda-t-elle.
    — Si je le savais, je n’aurais pas à…
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    INTERDIT
    — Vous souvenez-vous de la prophétie de Cassandra ?
    l’interrompit Ambre.
    — Laquelle ? rétorqua-t-il. Cassandra répand ses pro-
    phéties comme un chêne perd ses feuilles saisies par le gel.
    — Vous parlez comme quelqu’un qui n’a jamais regardé
    plus loin que le bout de son épée…
    — Le maître d’armes a toujours admiré l’ampleur de
    ma portée, riposta Erik en souriant.
    — Discuter avec vous, c’est comme se battre contre des
    ombres, dit-elle, frustrée.
    — Cassandra avait pour habitude de dire ceci , bien plus
    qu’elle ne disait de jeter des perles aux pourceaux. Elle étant
    la sagesse, et moi le pourceau, bien sûr.
    Pour une fois, Ambre ne se laissa pas déstabiliser par
    son esprit vif et ses mots sarcastiques.
    — Écoutez-moi, le pressa-t-elle. Écoutez ce que
    Cassandra a prédit le jour de ma naissance.
    — Je connais la…
    Mais Ambre parlait déjà. Les mots jaillissaient de sa
    bouche, contant la prophétie qui était née avec elle pour
    jeter une ombre sur sa vie.
    — Un homme sans nom pourrait te réclamer, cœur, corps et
    âme. Alors, une vie riche pourrait se déployer, mais la mort inéluc-
    tablement viendra frapper.
    » Dans l’obscurité, il viendra à toi. Si tu le touches, tu connaî-
    tras cette vie possible et cette mort qui sera.
    » Fais-toi alors comme le soleil, caché dans l’ambre, non touché
    par l’homme et ne le touchant pas non plus.
    » Sois interdite.
    Erik, l’air sombre, regarda tour à tour l’étranger et la
    jeune fille. Elle était effectivement comme le soleil capturé
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    ELIZABETH LOWELL
    dans l’ambre, pareille à des éclats d’or qui se détachent
    nettement sur une vérité sombre : un simple contact avec un
    autre être humain pouvait lui affliger une douleur
    incommensurable.
    Et pourtant, il lui demandait de toucher l’étranger. Il
    n’avait pas le choix.
    — Je suis désolé, dit-il, mais si des espions de Dominic
    le Sabre ou du Fléau Écossais rôdent sur les terres de Stone
    Ring, je dois le savoir.
    Ambre acquiesça lentement.
    — Et par-dessus tout, je dois savoir où se trouve le Fléau
    Écossais, continua-t-il. Dès que Duncan de Maxwell sera
    mort, les propriétés de Lord Robert dans les Terres contes-
    tées seront à l’abri des menaces.
    Ambre hocha de nouveau la tête, sans pour autant tou-
    cher l’homme inerte qui reposait à ses pieds.
    — Nul homme n’arrive à l’âge de cet étranger sans un
    quelconque nom, dit-il rationnellement. Même les esclaves,
    les serfs et les manants ont un nom. Il est idiot de croire à la
    prophétie de Cassandra.
    Le pendentif flamboyait dans les mains d’Ambre comme
    si des flammes y étaient captives. Elle le fixa. Mais elle y
    voyait toujours la même chose. Un anneau sacré. Un sorbier
    sacré.
    L’obscurité.
    — Puisqu’il le faut, murmura-t-elle enfin.
    Elle serra les dents pour se prémunir contre la douleur à
    venir, s’agenouilla près du feu et posa sa paume contre la
    joue de l’étranger.
    Le plaisir soudain qu’elle ressentit fut si intense qu’elle
    retira brusquement sa main en poussant un cri. Puis, en se
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    rendant compte de ce qu’elle venait de faire, elle approcha
    doucement sa main de l’étranger pour le toucher de
    nouveau.
    Spontanément, Erik se posta derrière elle comme pour
    la protéger de davantage de souffrance. Puis, il se maîtrisa
    et se contenta de l’observer, les lèvres pincées sur sa courte
    barbe fauve. Il n’aimait pas causer du mal à Ambre, mais il
    aimait encore moins l’idée de tuer un étranger inutilement.
    La deuxième fois qu’Ambre toucha l’étranger, elle ne
    tressaillit pas. Elle se pencha même délicatement plus près
    de lui. Les yeux clos, fermée au reste du monde, elle savou-
    rait le plaisir le plus pur qu’elle ait jamais connu.
    C’était comme être plongée dans un océan de douces
    flammes, caressée par la chaleur, au cœur de la lumière.
    Et au-delà de la chaleur dorée de l’océan, le savoir repo-
    sait dans l’obscurité.
    Il attendait.
    Ambre poussa un petit cri. Elle connaissait très peu
    d’hommes qui soient aussi
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