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Interdit

Interdit

Titel: Interdit
Autoren: Elizabeth Lowell
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du froid,
    expliqua-t-elle.
    — Je comprends. Mais il me serait plus facile d’ordonner
    sa mise à mort s’il n’était pas considéré comme un invité
    chez vous. Et dans votre lit qui plus est.
    Ambre le fixa, choquée.
    Le sourire qu’il lui adressait était aussi froid que le vent
    qui soufflait au-dehors.
    — Pourquoi condamneriez-vous un étranger trouvé
    dans le bosquet sacré ?
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    ELIZABETH LOWELL
    — Je le soupçonne d’être un chevalier de Duncan de
    Maxwell, venu espionner nos terres.
    — Alors la rumeur dirait vrai ? Un Normand aurait
    accordé à son ennemi saxon le droit de régner sur le château
    de Stone Ring ?
    — En effet, répondit amèrement Erik. Mais Duncan
    n’est plus l’ennemi de Dominic. Le Fléau Écossais lui a juré
    allégeance à la pointe d’une épée.
    Ambre détourna le regard. Elle n’avait pas besoin de
    toucher Erik pour connaître l’étendue de sa rage. Duncan
    de Maxwell, le Fléau Écossais, était un homme à la fois
    bâtard et sans terres. On ne pouvait rien changer à sa bâtar-
    dise, mais, en revanche, Dominic le Sabre lui avait accordé
    le droit à la propriété en lui offrant de régner sur le château
    de Stone Ring et des terres qui l’entouraient.
    Or, Stone Ring faisait partie des propriétés d’Erik.
    Erik, qui avait combattu hors-la-loi, bâtards et cousins
    ambitieux pour obtenir le droit de gouverner les diverses
    terres de Lord Robert dans les Terres contestées. Et il allait
    certainement devoir se battre encore… C’était ainsi, dans
    les Terres contestées : la propriété revenait toujours au plus
    fort.
    — Quels vêtements avez-vous trouvés avec l’étranger ?
    s’enquit-elle.
    — Je l’ai trouvé tel quel. Nu.
    — Alors ce n’est pas un chevalier.
    — Tous les chevaliers ne sont pas revenus du combat
    contre les Sarrasins couverts d’or et de pierres précieuses.
    — Certes, mais même le chevalier le plus pauvre
    possède une armure, des armes, un cheval et des habits,
    protesta-t-elle. Quelque chose !
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    INTERDIT
    — Il possède quelque chose.
    — Quoi donc ?
    — Le pendentif. Le reconnaissez-vous ?
    Ambre secoua la tête. Sa chevelure semblait brûler aussi
    intensément que le soleil.
    — Avez-vous déjà vu ou entendu parler d’une telle
    chose ? insista-t-il.
    — Non.
    Erik laissa échapper un soupir explosif qui était aussi
    un juron.
    — Cassandra en saura peut-être plus, hasarda-t-elle.
    — J’en doute.
    La pièce semblait froide malgré le feu qui brûlait. Ambre
    avait l’impression qu’un piège se refermait sur elle. Douce-
    ment, mais sûrement.
    Erik s’en était remis à elle comme souvent auparavant. Il
    cherchait à connaître la vérité sur un homme qui ne pou-
    vait ou ne voulait la dire lui-même. Par le passé, Ambre
    avait appris tout ce qu’elle pouvait de toutes les manières
    possibles.
    Même par le toucher.
    La douleur qu’elle ressentait chaque fois qu’elle touchait
    un être humain était un faible prix à payer pour remercier
    le fils d’un comte qui avait été si généreux envers elle.
    Toucher un homme ne l’avait jamais effrayée auparavant.
    Pourtant, ce soir-là, elle tremblait de peur.
    La prophétie qui avait accompagné sa naissance frémis-
    sait dans l’air, comme la corde d’un arc que l’on vient de
    lâcher… et Ambre craignait la mort qu’allait provoquer sa
    flèche invisible et fatale.
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    ELIZABETH LOWELL
    Cependant, elle voulait toucher l’étranger. Ce désir se
    faisait de plus en plus pressant, oppressant même, lui per-
    mettant à peine de respirer. Elle avait besoin de le connaître.
    Jamais elle n’avait eu tant besoin de connaître quelque
    chose — pas même son vrai nom, ses parents perdus, ou
    son héritage caché.
    Ce besoin féroce l’effrayait plus que tout. L’étranger l’ap-
    pelait dans son silence, fredonnait à son oreille d’une voix
    que nul ne pouvait entendre, l’attirait d’une force telle qu’elle
    ne pouvait l’ignorer.
    — Cassandra en sait plus que vous et moi réunis, dit-
    elle fermement. Nous devons l’attendre.
    — À votre naissance, Cassandra vous a nommée
    Ambre. Vous pensez que c’était un caprice ?
    — Non, murmura-t-elle.
    — Cassandra savait que vous seriez capable de maî-
    triser l’ambre d’une manière qu’elle ne pourrait jamais
    égaler.
    Ambre détourna son regard de celui, intense, d’Erik.
    — Niez-vous que cet étranger porte votre marque ?
    Elle demeura
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