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Histoire de la Bretagne ancienne et moderne

Histoire de la Bretagne ancienne et moderne

Titel: Histoire de la Bretagne ancienne et moderne
Autoren: Charles Barthélémy (de Paris)
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servait à souhait ; mais il
sentait que la continuation de ses succès dépendait de l’aide de
Conan et de ses braves : que serait-il devenu si, désireux de
revoir leur patrie, ils l’avaient abandonné dans l’Armorique si
récemment soumise ? Maxime, qui avait déjà songé à les
attacher au sol même qu’ils avaient conquis, se hâta de couronner
roi Conan, leur chef le plus aimé. La portion de l’Armorique dont
la souveraineté fut conférée à Conan par Maxime, comprenait, en
outre du pays encore aujourd’hui spécialement appelé la Bretagne,
une partie de l’Anjou, du Poitou, de la Touraine et du Berri.
    Conan, aussi sage administrateur qu’intrépide
guerrier, pensa qu’un de ses premiers devoirs était de visiter en
détail tout son royaume, afin de s’assurer des besoins de ses
peuples. Dans le pays de Léon, il fit ceindre de murailles les
principaux havres de la côte, trop souvent visités par les pirates.
Près d’Occismor et de la mer, il fonda un château auquel il donna
son nom et dont il fit une de ses résidences. Kemper, Vannes et
plusieurs autres villes attirèrent son attention, et il pourvut à
leur défense ou à leurs intérêts avec sagesse et bonté.
    Maxime venait de quitter Nantes pour aller
porter la guerre sur les bords du Rhin ; cette ville, qui
pendant quelque temps avait été sa résidence, devint désormais
celle de Conan. Dans ses voyages, il avait entendu les plaintes de
ses sujets, et avait remédié, aussitôt qu’il l’avait pu, aux abus
qu’on lui dénonçait. Après un examen de deux ans, il pensa qu’il
était assez bien informé pour fixer par des lois et des ordonnances
le sort de ses peuples. Il se mit à l’œuvre, et, tout en rédigeant
un code nouveau, il sut respecter les vieilles coutumes et les
anciennes libertés de l’Armorique dans ce qu’elles offraient de bon
et d’utile. Après quelque résistance, les règlements de Conan
furent adoptés, et le peuple les suivit fidèlement pendant
plusieurs siècles.
    Conan, veuf depuis quelques années, songea à
se remarier ; il jeta les yeux sur la fille de Dionote, roi de
Trinovante, et lui écrivit en ces termes, si nous en croyons un
vieil historien :
    « 
Conan d’Armorique à Dionote
,
conservateur des Bretons :
    « Je te mande salut, et t’expose que la
terre de la petite Bretagne, où je règne, possède air serein,
champs fruitiers, belles forêts, eaux et poissons, chasse
plantureuse et terre convenable à labour. N’y a défaut maintenant,
fors de sexe féminin pour les nobles. Pourquoi je te prie que tu me
veuilles donner en alliance de sacré mariage ta fille Ursule, qui
surpasse en beauté les autres jeunes filles de Bretagne, à laquelle
je désire être époux, et que tu pourvoyes d’autres femmes brètes
mes autres chers compagnons, et convenables à leur lignage ;
car ils refusent prendre des Gauloises, de maison peu insigne, et
ignorantes de notre langage. »
    Dionote accorda sa fille à Conan, et fit
réunir un grand nombre de jeunes filles de haute naissance, qu’il
donna pour compagnes à Ursule. Cette princesse, parée de vêtements
de soie, de joyaux d’or, de fermaux, de gemmes et de saphirs, comme
il convenait à son rang, s’embarqua avec sa suite sur les navires
de Conan. Ce fut un jour de tristesse pour la Grande-Bretagne, et
l’événement qui le suivit en fit un jour de deuil éternel. Une
tempête affreuse se déclara à la sortie du port de Trinovante, et
bientôt on dût renoncer à toute espérance de salut. Plusieurs
vaisseaux se brisèrent sur les rochers, d’autres sombrèrent ;
celui que montaient la princesse et ses nobles compagnes fut jeté,
après quelques jours, sur les rives de la Hollande, vers
l’embouchure du Rhin, où une horde de Pictes et de Huns les
massacrèrent sans pitié. L’Église a mis au rang des saintes Ursule
et ses amies, sous le vocable des
Onze mille vierges.
    Quelques mois après ce funeste événement,
Conan offrit ses vœux à Daréréa, sœur de saint Patrice, l’apôtre de
l’Irlande : la mère de Daréréa était née dans les Gaules, et
se trouvait proche parente de saint Martin, évêque de Tours, que
Maxime avait appelé à son conseil. Les compagnons de Conan
s’allièrent presque tous à des familles armoricaines.
    Vers cette époque Maxime, qui avait passé en
Italie pour conquérir l’empire d’Occident, fut, à la suite d’une
sanglante défaite, livré à Théodose par ses propres soldats
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