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Histoire de la Bretagne ancienne et moderne

Histoire de la Bretagne ancienne et moderne

Titel: Histoire de la Bretagne ancienne et moderne
Autoren: Charles Barthélémy (de Paris)
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grand Constantin. À la
mort de Cohel, Octavius son frère, duc de Windisilor (Windsor),
s’empara du trône de Bretagne. Arrivé à une grande vieillesse et
désirant pourvoir au soin de son gouvernement, il rassembla les
grands de ses États, et leur demanda conseil sur le choix de son
successeur. Il n’avait qu’une fille ; mais il lui restait un
neveu, qui était Conan Mériadech. Les avis furent partagés :
les uns proposaient Conan, d’autres Maxime, dont l’union avec la
fille d’Octavius devait être le gage d’une paix éternelle avec les
Romains. On se sépara cependant sans rien décider, et Conan sortit
rempli d’indignation.
    Caradoc, qui avait proposé Maxime, l’envoya
aussitôt inviter à se rendre dans la Grande-Bretagne ; comme
il l’avait prévu, l’ambitieux Romain arriva bientôt avec de
nombreux amis. Octavius, qui penchait pour Conan son neveu, surpris
de l’arrivée du général romain, pensa à l’instant que les avares
dominateurs du monde exigeaient de lui de nouveaux tributs. Il
appela Conan, lui ordonna de réunir ses chevaliers pour marcher
contre l’étranger, et bientôt la plus vaillante jeunesse suivit
Conan et parut devant Maxime.
    Déjà effrayé de sa propre témérité, le Romain
se dit, en les voyant, que ses hommes, si braves qu’ils fussent,
étaient hors d’état de résister à cette armée dix fois plus forte
que la sienne. Le fils de Caradoc, qui connaissait les mœurs de ses
compatriotes et les intrigues de son père, lui conseilla de faire
sortir de son camp douze vieillards, tenant élevés des rameaux
verts en signe de paix, et chargés d’annoncer que Maxime n’avait
d’autre mission que de porter à Octavius des mandements impériaux.
Le nombre considérable de guerriers qui accompagnait Maxime fut
expliqué par la juste crainte qu’il devait avoir des jaloux de sa
gloire passée et des ennemis de la puissance de Rome qu’il
représentait.
    Ces raisons et ces excuses furent acceptées,
non sans peine, surtout par Conan qui voulait la guerre ; et
l’on arriva à Trinovante, réconciliés en apparence. Maxime épousa
la fille d’Octavius, et, soutenu par un parti formidable, devint
héritier de la couronne (an 381 de J.-C.). Conan se rendit en
Albanie, arma les Pictes et les Écossais, et déclara la guerre à
Maxime. Après une lutte sanglante, les légions romaines ayant
proclamé Maxime empereur, il eut une entrevue avec Conan et lui
offrit une partie de l’empire que sa nouvelle position lui faisait
un devoir de conquérir. Conan se donna sans réserve à l’usurpateur,
qui n’exigea de lui que son amitié et le secours de son bras.
    Le vaillant, le hardi, le généreux Conan
rassembla ses amis, ses alliés, ses serviteurs, tout ce que la
jeunesse de l’île offrait de brillant, de brave et d’aventureux, et
leur communiqua à tous quelque chose de sa grande âme ; il
leur promit la conquête du monde. Les légions romaines qu’il
commandait, s’embarquèrent suivies de plus de douze mille
volontaires bretons, et abordèrent dans la péninsule armoricaine,
l’an 383 de l’ère chrétienne.
    Conan Mériadech (383-427).
    Le premier pas de Conan sur le sol de
l’Armorique fut une victoire. La ville d’Occismor était défendue
par une forteresse où se trouvaient des troupes romaines ; il
l’assiégea, et elle se rendit. À la nouvelle des succès croissants
de Maxime, l’empereur Gratien s’émut et adressa à tous les
gouverneurs du littoral des Gaules occidentales, ou provinces
armoricaines, l’ordre de réunir leurs troupes pour s’opposer au
débarquement de l’usurpateur. Mais il était trop tard, et le préfet
Jubaldus, après avoir perdu quinze mille hommes de son armée, vit
le reste de ses soldats grossir les rangs des partisans de Maxime.
Quelques jours après cette horrible défaite, Rennes était assiégée
par l’usurpateur, et Conan Sulpicius, qui commandait la garnison de
cette ville, apprenant le désastre de Jubaldus et la défection des
troupes romaines, se rendit sans résister. Maxime, après avoir
confié Rennes à son lieutenant, marcha sur Nantes, qu’il réduisit
promptement. On l’accueillait partout comme un libérateur ;
car il accordait sans peine aux peuples, écrasés d’impôts par les
mandataires de Rome, la punition des exacteurs. Il favorisait le
culte des chrétiens, qui commençaient à être nombreux, et achevait
la ruine du polythéisme. Nantes devint sa résidence.
    Tout le
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