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Guerre Des Gaules

Guerre Des Gaules

Titel: Guerre Des Gaules
Autoren: Jules César
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villages et des propriétés cherchent un
refuge auprès de César et lui exposent que, sauf le sol même, il ne
leur reste plus rien. Ces faits décident César il n'attendra pas
que les Helvètes soient arrivés en Saintonge après avoir consommé
la ruine de nos alliés.
    12. Il y a une rivière, la Saône, qui va se
jeter dans le Rhône en passant par les territoires des Héduens et
des Séquanes ; son cours est d'une incroyable lenteur, au
point que l'œil ne peut juger du sens du courant. Les Helvètes
étaient en train de la franchir à l'aide de radeaux et de barques
assemblés. Quand César sut par ses éclaireurs que déjà les trois
quarts de leurs troupes avaient franchi la rivière et qu'il ne
restait plus sur la rive gauche que le quart environ de l'armée, il
partit de son camp pendant la troisième veille avec trois légions
et rejoignit ceux qui n'avaient pas encore passé. Ils étaient
embarrassés de leurs bagages et ne s'attendaient pas à une attaque.
César tailla en pièce la plus grande partie ; le reste chercha
son salut dans la fuite et se cacha dans les forêts voisines. Ces
hommes étaient ceux du canton des Tigurins : l'ensemble du
peuple helvète se divise, en effet, en quatre cantons. Ces
Tigurins, ayant quitté seuls leur pays au temps de nos pères,
avaient tué le consul L. Cassius et fait passer son armée sous le
joug. Ainsi, soit effet du hasard, soit dessein des dieux
immortels, la partie de la nation helvète qui avait infligé aux
Romains un grand désastre fut la première à être punie. En cette
occasion, César ne vengea pas seulement son pays, mais aussi sa
famille : L. Pison, aïeul de son beau-père L. Pison, et
lieutenant de Cassius, avait été tué par les Tigurins dans le même
combat où Cassius avait péri.
    13. Après avoir livré cette bataille, César,
afin de pouvoir poursuivre le reste de l'armée helvète, fait jeter
un pont sur la Saône et par ce moyen porte son armée sur l'autre
rive. Sa soudaine approche surprend les Helvètes, et ils
s'effraient de voir qu'un jour lui a suffi pour franchir la
rivière, quand ils ont eu beaucoup de peine à le faire en vingt.
Ils lui envoient une ambassade : le chef en était Divico, qui
avait commandé aux Helvètes dans la guerre contre Cassius. Il tint
à César ce langage « Si le peuple Romain faisait la paix avec
les Helvètes, ceux-ci iraient où César voudrait, et s'établiraient
à l'endroit de son choix ; mais s'il persistait à les traiter
en ennemis, il ne devait pas oublier que les Romains avaient
éprouvé autrefois quelque désagrément, et qu'un long passé
consacrait la vertu guerrière des Helvètes. Il s'était jeté à
l'improviste sur les troupes d'un canton, alors que ceux qui
avaient passé la rivière ne pouvaient porter secours à leurs
frères ; il ne devait pas pour cela trop présumer de sa valeur
ni mépriser ses adversaires. Ils avaient appris de leurs aïeux à
préférer aux entreprises de ruse et de fourberie la lutte ouverte
où le plus courageux triomphe. Qu'il prît donc garde les lieux où
ils s'étaient arrêtés pourraient bien emprunter un nom nouveau à
une défaite romaine et à la destruction de son armée, ou en
transmettre le souvenir. »
    14. César répondit en ces termes :
« Il hésitait d'autant moins sur le parti à prendre que les
faits rappelés par les ambassadeurs helvètes étaient présents à sa
mémoire, et il avait d'autant plus de peine à en supporter l'idée
que le peuple Romain était moins responsable de ce qui s'était
passé. Si, en effet, il avait eu conscience d'avoir causé quelque
tort, il ne lui eût pas été difficile de prendre ses
précautions ; mais ce qui l'avait trompé, c'est qu'il ne
voyait rien dans sa conduite qui lui donnât sujet de craindre, et
qu'il ne pensait pas qu'il dût craindre sans motif. Et à supposer
qu'il consentît à oublier l'ancien affront, leurs nouvelles
insultes tentative pour passer de force à travers la province dont
on leur refusait l'accès, violences contre les Héduens, les
Ambarres, les Allobroges, pouvait-il les oublier ? Quant à
l'insolent orgueil que leur inspirait leur victoire, et à leur
étonnement d'être restés si longtemps impunis, la résolution de
César s'en fortifiait. Car les dieux immortels, pour faire sentir
plus durement les revers de la fortune aux hommes dont ils veulent
punir les crimes, aiment à leur accorder des moments de chance et
un certain délai d'impunité. Telle
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