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Des rêves plein la tête

Des rêves plein la tête

Titel: Des rêves plein la tête
Autoren: Michel David
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fidèles apprécièrent qu'il abrège son sermon dominical.
     
    A dix heures
trente, après le Ite missa est, les paroissiens sortirent de l'église
Saint-Vincent-de-Paul et se massèrent sur le parvis et le trottoir. Le soleil
brillait et il faisait déjà chaud. Un peu à l'écart, les Chevaliers de Colomb,
les Enfants de Marie et les Dames de Sainte-Anne déployaient leurs bannières
agitées mollement par une faible brise. Les scouts, les guides, les croisés et
les croisillons des écoles paroissiales se regroupaient derrière les
responsables. Les marguilliers, l'air important, allaient d'un groupe à l'autre
pour indiquer à chacun sa place dans la procession.
     
    Le président de
la fabrique, campé au milieu de la rue Sainte-Catherine, obligea les rares
automobilistes à rouler
     
    sur le côté
gauche de la rue pour permettre aux membres de chaque organisme paroissial de
prendre place sur le côté droit de l'artère.
     
    — Attention aux
p'tits chars ! criaient les responsables en patrouillant le long des rangs.
Restez près du trottoir !
     
    Massés sur le
trottoir et dans la rue, plusieurs centaines de paroissiens attendaient avec
impatience la sortie du curé de l'église.
     
    — Qu'est-ce que
tu cherches? demanda Annette à sa fille qui fouillait à nouveau la foule du
regard.
     
    — Suzanne. Je lui
ai dit que je suivrais la procession avec elle.
     
    — Il en est pas
question ! trancha sa mère sur un ton sans appel. Tu passeras pas le temps de
la procession à jacasser plutôt qu'à prier. Tiens-toi comme du monde. T'as
l'air d'une vraie folle à te démancher le cou comme ça.
     
    — Je lui avais
promis, fit Laurette avec humeur en se mettant à bouder.
     
    — T'auras juste à
lui dire que tu l'as pas vue.
     
    La jeune fille
était surtout inquiète de la possibilité que son amie ait retrouvé Gérard Morin
à la sortie de l'église et que tous les deux aient décidé de suivre la
procession ensemble.
     
    Quelques minutes
plus tard, on ouvrit les grandes portes du temple pour laisser passer le curé
Monette. Ce dernier avait revêtu une lourde chape dorée et brandissait bien
haut l'ostensoir. Ses vicaires le suivaient en retenant les pans de sa chape.
Derrière venait une cohorte d'enfants de chœur en soutane rouge et surplis
blanc. Le pasteur descendit enfin les marches du parvis et vint prendre place
sous le dais porté par quatre marguilliers. Quand il entonna le premier
cantique de sa petite voix nasillarde, l'un des. vicaires, porteur de la croix,
prit la tête du défilé. Derrière le dais qui protégeait le curé et ses deux
autres vicaires, les
     
    différentes
confréries paroissiales se mirent aussitôt en branle, et les fidèles les
suivirent lentement.
     
    La procession
s'étira peu à peu et la foule souleva un léger nuage de poussière sur son
passage. Elle se déplaça lentement dans les rues du quartier sous l'œil de
rares passants qui n'y participaient pas. Cependant, ces derniers prenaient la
peine de s'arrêter et de se découvrir au passage de l'ostensoir. Tout en
avançant, les fidèles récitaient des prières et chantaient des cantiques.
     
    Après s'être
rendu à la rue d'Iberville, on monta jusqu'à la rue Logan qu'on parcourut en
priant et en chantant, avant de descendre la rue Fullum. Il fallut plus d'une
heure aux fidèles pour venir s'immobiliser devant le large escalier du couvent,
voisin de l'église, rue Sainte-Catherine. Le palier et les fenêtres de la
façade de l'institution avaient été décorés de drapeaux jaune et blanc et l'on
avait fleuri abondamment l'autel improvisé dressé contre la porte principale du
couvent. Des fillettes, toutes de blanc vêtues et portant des ailes d'anges,
avaient pris place à l'extrémité de chacune des marches de l'escalier. L'officiant
gravit lentement les marches pour aller déposer l'ostensoir sur l'autel. Les
fidèles se massèrent au pied de l'escalier pour écouter sa courte homélie et
participer à une dernière prière. Après la bénédiction finale, la foule se
dispersa rapidement sous le chaud soleil.
     
    Ce midi-là, les
Brûlé venaient à peine de terminer leur repas quand la sonnerie de la porte les
fit sursauter.
     
    — Pas déjà !
s'exclama Annette.
     
    Armand alla
ouvrir et fit entrer dans le couloir un inconnu qu'Honoré s'empressa d'aller
accueillir.
     
    — Mais c'est
Alexis Paradis ! s'exclama-t-il en reconnaissant l'individu. Entre. Viens boire
une tasse de thé.
     
    Le
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