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Comment le jeune et ambitieux Einstein s'est approprié la Relativité restreinte de Poincaré

Comment le jeune et ambitieux Einstein s'est approprié la Relativité restreinte de Poincaré

Titel: Comment le jeune et ambitieux Einstein s'est approprié la Relativité restreinte de Poincaré
Autoren: Jean Hladik
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méchanique ; il est fondé sur ces trois suppositions :
    1 – Que tous les corps célestes, sans en excepter aucun, ont
une attraction ou gravitation vers leur propre centre, par laquelle, non
seulement ils attirent leurs propres parties & les empêchent de s’écarter, comme
nous le voyons de la Terre, mais encore ils attirent tous les autres corps
célestes qui sont dans la sphère de leur activité ; par conséquent, non
seulement le Soleil et la Lune ont une influence sur le corps et le mouvement
de la Terre, & la Terre a une influence sur le Soleil & sur la Lune, mais
aussi que Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne ont par leur force
attractive une influence considérable sur le mouvement de la Terre, comme aussi
l’attraction réciproque de la Terre a une influence considérable sur le
mouvement de ces planètes.
    2 – Que tous les corps qui ont reçu un mouvement simple
et direct continuent à se mouvoir en ligne droite, jusqu’à ce que, par quelqu’autre
force effective, ils en soient détournés et forcés à décrire un cercle, une
ellipse ou quelqu’autre courbe plus composée.
    3 – Que les forces attractives sont d’autant plus
puissantes dans leurs opérations, que le corps sur lequel elles agissent est
plus près de leur centre.
    En 1679, Hooke propose à Newton d’analyser le mouvement des
planètes en supposant qu’il résulte d’un mouvement inertiel en ligne droite, dirigé
selon la tangente, et d’une composante centripète (un mouvement d’attraction
vers le Soleil). Il suggère même que l’attraction centripète varie comme l’inverse
du carré de la distance entre la planète et le Soleil. C’est la troisième des
hypothèses donnée dans son livre sur les forces attractives mais déjà plus précise.
Dans une seconde lettre de la même année, Hooke affirme que, selon son
hypothèse, la trajectoire serait une ellipse.
     
    Les revendications de Hooke
    Hooke était donc très proche de la loi générale de la
gravitation exprimée sous forme mathématique, mais de manière imprécise. Et la
marquise du Chastellet de conclure :
    L’exemple de Hook et celui de Kepler servent à faire voir
quelle distance il y a entre une vérité entrevue & une vérité démontrée, &
combien les plus grandes lumières de l’esprit servent peu dans les sciences, quand
elles cessent d’être guidées par la Géométrie.
    Lorsque Hooke verra la publication de Newton, il estimera
mériter au moins un remerciement, ce que Newton lui refusera toujours avec
obstination. Menacé par les revendications de Hooke, Newton se mit à rechercher
dans ses écrits d’avant 1679 une trace de la loi où figurerait l’inverse du
carré de la distance. Bredouille, il affirma qu’une chose est d’avoir un modèle
qualitatif, et qu’une autre est de le mathématiser.
    Il est vrai qu’une loi physique s’exprime généralement par
une ou plusieurs formules mathématiques. C’est essentiellement sous une telle forme
que cette loi peut rendre compte de nombreux phénomènes, et permettre d’en
prédire d’autres qui sont inconnus. Ainsi la formule de la gravitation de
Newton permet de retrouver les lois de Kepler, et de rendre compte d’une
multitude de phénomènes astronomiques.
     
    Madame la Marquise du Chastellet
    Disons quelques mots de cette brillante traductrice de
Newton, Madame Gabrielle-Emilie Le Tonnelier de Breteuil, marquise du
Chastellet. C’était une femme de lettres fort savante. Son père, le baron de
Breteuil, était introducteur des ambassadeurs à la cour de Louis XIV. Après son
mariage avec le marquis du Chastellet-Lomont, lieutenant général des armées du
roi, elle fut attachée à la reine en qualité de dame de tabouret.
    Sa liaison avec Voltaire, pour lequel la belle Emilie, comme
il l’appela, quitta son mari et sa situation à la cour, dura longtemps. Ils se
retirèrent d’abord à Montjeu, près d’Autun, puis à Cirey. La marquise avait une
grande érudition ; pour lui plaire, Voltaire étudiait Newton, Leibniz, etc.
Dans ses lettres, l’âme de la marquise se laisse voir tout entière. Ardente, dévouée,
dans la situation irrégulière où elle vit, Madame du Chastellet s’oublie
elle-même pour s’occuper constamment de Voltaire. Pendant dix années, son amour
resta aussi tendre, aussi profond qu’aux premiers jours ; mais lui n’était
plus pour elle qu’un ami tiède.
    Voltaire vieillissait, et l’amour de la marquise se
transforma peu à peu en
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