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Apocalypse

Apocalypse

Titel: Apocalypse
Autoren: Eric Giacometti
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épaule. Une voix susurra à son oreille :
    —  January 17… Your birthday…
    Indanita était terrorisée : pourquoi lui parlait-on de sa date d’anniversaire ? L’homme qui s’exprimait n’était pas indien, son anglais était teinté d’un accent qu’elle n’arrivait pas à identifier. Il fallait qu’elle gagne du temps.
    —  Yes , répondit-elle d’un ton suppliant.
    —  Too bad , prononça la voix.
    Un casque recouvrit ses oreilles. Un bourdonnement résonnait dans les écouteurs. Le couple d’étrangers qu’elle avait aperçu avant de s’évanouir surgit dans son champ de vision.
    —  Please , implora-t-elle.
    La jeune femme sourit et, délicatement, lui ferma les paupières.
    —  To the darkness !
    Un flot de musique électronique éclata dans le casque. Indanita n’eut pas le temps de sentir ses tympans exploser. Une douleur atroce la submergea. Un doigt venait d’entrer dans son œil.

PREMIÈRE PARTIE
     
    Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens
     
    attribué à Arnaud Amaury,
    légat du pape Innocent III

 

    Dessin préparatoire aux Bergers d’Arcadie , collection privée.

1
     
    Paris
    Quartier du Palais-Royal
    17 juin 2009
     
    Enveloppé dans un pardessus gris dont il remonta le col pour se protéger du vent, l’homme franchit les portes de l’hôtel de la rue Richelieu.
    — Bonne journée, monsieur Valmont, le salua le portier en s’inclinant, plutôt frais ce matin, n’est-ce pas ?
    Un simple hochement de casquette lui répondit. Dans l’espérance d’un pourboire, le portier, tenace, renchérit :
    — Pour vous qui arrivez du Québec, un climat pareil, même au printemps, ça ne doit vous faire ni chaud ni froid. C’est le cas de le dire, n’est-ce pas ?
    Le dénommé Valmont ne répondit pas et s’engagea sur le trottoir pour gagner le Palais-Royal. À cette heure, la circulation entre l’Opéra et la rue de Rivoli commençait à faiblir. On pouvait traverser sans peine les carrefours et jouir en touriste des façades historiques et du ciel délavé de la capitale. Comme chaque matin, l’homme se rendit au Café de Nemours et commanda un petit déjeuner continental. Assis sous les arcades, le Canadien déplia ses jambes, sortit un portable. Son contact devait l’appeler dans dix minutes. Il avait juste le temps de descendre aux toilettes.
    Pendant que le serveur lui déposait une tasse de café fumant, un croissant et un jus d’orange sur le guéridon de faux marbre, il se leva et se dirigea vers les toilettes sans remarquer son voisin de table qui porta la main à son oreille et murmura :
    — Il arrive.
    L’homme qui se faisait appeler Valmont descendit tranquillement l’escalier. Au moment où il pénétra dans le vestibule des toilettes, un inconnu en blouson de cuir brun, mal rasé, se dressa face à lui.
    — Monsieur Valmont, nous avons à parler.
    Stupéfait, le Canadien tenta de reculer mais buta contre un autre homme qui avait surgi derrière lui et l’empêchait de remonter l’escalier.
    — Ne soyez pas timide. Vous êtes quelqu’un de très intéressant, dit le barbu.
    — Laissez-moi, balbutia le Canadien, je vais appeler les serveurs.
    — Je ne vous le conseille pas.
     
    Moins de trois minutes plus tard, un homme vêtu du même pardessus et de la même casquette que le Canadien remonta les escaliers et s’installa comme si de rien n’était devant le petit déjeuner. Il parla à voix basse à son voisin qui occupait la table à sa gauche sans le regarder.
    — C’est fait.
    — La procédure est respectée à la lettre ?
    — Oui, aucun accroc.
    — Bien. Il n’y a plus qu’à attendre. Vous savez ce que vous faites ?
    Le nouveau Valmont avala une gorgée de café. Son regard suivait une femme élégante en manteau noir qui traversait la place. Personne n’aurait pu soupçonner que ces deux hommes dialoguaient entre eux.
    — Savoir est un verbe que je n’utilise jamais dans ce genre d’opération.
    Le téléphone posé sur la table vibra. L’homme prit Le Parisien du jour et l’ouvrit.
    — Bonne chance. Le dispositif est activé.
    Il se plongea dans sa lecture. La vibration se transforma en une interprétation électronique de la Petite Musique de nuit de Mozart, vite interrompue par une voix rocailleuse.
    — Monsieur Valmont ?
    — Lui-même.
    Un léger grésillement retentit dans l’appareil.
    — Vous n’avez pas l’accent !
    — Pardon ?
    — Je dis : vous n’avez pas l’accent
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