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Apocalypse

Apocalypse

Titel: Apocalypse
Autoren: Eric Giacometti
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de tempo et se transforma en un mouvement qui emporta la foule. Les ravers s’agitèrent en cadence. Au-dessus d’eux, le démon les contemplait, ses yeux fous roulaient de droite à gauche comme s’il voulait transpercer chacun des danseurs. La transe allait durer trois jours et deux nuits et peut-être plus, jusqu’à épuisement.
    Dans la tour, le DJ faisait corps avec ses claviers, les fibres de son cerveau se connectaient au centre nerveux qui commandait les influx sonores. Il tiendrait jusqu’au bout de ses forces.
    La jeune femme, lissant ses cheveux d’une main gantée de dentelle, contemplait la masse en furie des ravers .
    — Elle est là ?
    — Elle a reçu une invitation. Comme six autres personnes. Depuis que nous les avons identifiées, elles sont sous surveillance permanente. Toutes participent à la rave .
    — L’identification n’a causé aucun problème ?
    L’homme caressa son piercing mammaire sous le tee-shirt frappé à l’effigie du Che, relookée en folle de La Havane.
    — Elles sont toutes nées un 17 janvier au centre de Bombay.
    — Et quelle est la bonne ?
    — On ne le sait pas encore. On a besoin de l’heure précise de la naissance, et tu te doutes de la fiabilité de l’état civil en Inde… mais on devrait avoir le renseignement dans quelques minutes.
    La blonde gracile fixa du regard les vagues de danseurs en extase qui ondulaient sur le rythme syncopé de la musique électro.
    — Elle est là ! murmura-t-elle.
    Son compagnon alluma un ordinateur portable et pianota sur le clavier.
    — Regarde.
    Une carte astronomique du ciel apparut. Des constellations se dessinèrent : Cassiopée, Orion, Andromède… Un point commença à scintiller en surbrillance, puis un second, un troisième, qui se joignirent pour former un triangle équilatéral.
    — Le triangle parfait, annonça l’homme, la conjonction d’Arcadie. Durant la dernière décennie du XX e siècle, elle ne s’est produite qu’une seule fois et n’a duré qu’une heure : le jour de leur naissance.
    Une enveloppe clignotante surgit dans la barre d’outils.
    — Ça y est ! On l’a !
    Le mail apparut, laconique et définitif : « N°   5 : Indanita Rhavejestan. »
    L’homme tapa un code sur son portable et une diode verte commença de vibrer sur l’écran.
    — Sa balise GPS fonctionne !
    — Sa balise ?
    — Dissimulée dans le badge d’entrée. Allez, viens !
    Le couple échangea un sourire complice et sortit de la cabine. Tous deux descendirent l’escalier de métal et passèrent la barrière des vigiles. Deux hommes au crâne rasé leur frayèrent un chemin au milieu de la foule extatique. Les danseurs étaient écartés sans ménagement. Le couple traversait le flot en souriant, au milieu du déchaînement sonore. Le jeune homme brandit un portable où s’accélérait une balise lumineuse. Il regarda alentour et repéra enfin celle qu’il cherchait. Il fit un signe à l’un des gardes qui s’approcha d’une jeune Indienne, vêtue d’un sari rouge. Le garde murmura quelque chose à son oreille. Elle hocha la tête et s’approcha du couple. Autour d’eux la masse compacte de la foule les pressait comme une rivière en crue, mais la jeune femme parvint à avancer. En un instant, l’Indienne se retrouva collée au couple dont les visages rayonnaient. Alors qu’elle voulait répondre à leur sourire, une douleur brusque transperça sa main droite. Elle baissa la tête et vit sa paume traversée par une fine aiguille de métal. Le sang commençait à jaillir. Le jeune couple la regardait toujours avec ravissement. Elle hurla, et une nouvelle onde de douleur la pénétra : sa main gauche était percée de part en part. La souffrance la fit crier au milieu des danseurs perdus dans leur transe collective. La jeune Indienne tenta d’arracher les aiguilles, mais la seule rétraction de ses doigts fut pire que la douleur. Elle leva ses mains martyrisées vers l’écran, comme une incantation muette à l’être infernal, puis s’écroula dans le néant.
     
    Indanita ouvrit les yeux. Elle était attachée sur une chaise rivée au sol de métal. Instinctivement, elle regarda ses mains. Les aiguilles avaient été retirées. Elle ne comprenait rien. Elle était prisonnière. Dans la pièce, des câbles traînaient à terre et des étagères blanches étaient remplies de CD. Indanita tira sur ses liens, mais la douleur brûla ses paumes.
    Une main se posa sur son
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